La magie dans la littérature antique
Que les dieux souterrains fassent périr les meurtriers ! (Eschyle, Les Choéphores, v.123-149)
Puissant messager des vivants et des morts, entends-moi, Hermès Infernal, et charge-toi de mon message : que les dieux souterrains, témoins vengeurs du meurtre de mon père, prêtent l'oreille à ma voix [..] cependant qu'en versant cette eau lustrale aux morts j'adresserai cet appel à mon père : "Aie pitié de moi et de ton Oreste : que nous soyons maîtres en notre maison ! [...] Que quelque heureuse chance ici ramène Oreste ! voilà ma prière : ô père, entends-la. Et à ta fille accorde un coeur plus chaste que celui de sa mère et des mains plus pieuses. Tels sont mes voeux pour nous ; mais, pour nos ennemis, que surgisse enfin ton vengeur, père, et que les meurtriers meurent à leur tour : ce sera justice ! Je m'en remets à ceux qui se sont réservé la vengeance. Mais aux coupables seuls va l'imprécation de mort ; à nous, au contraire, envoie la joie du fond de l'ombre, avec l'aide des dieux, de la Terre, de la Justice triomphante !" Voilà les voeux sur lesquels je verse ici mes libations.
Opération de sorcellerie dans un cimetière (Horace, Épodes, V)
Alors Canidia les cheveux entrelacés de petites Canidia breuibus illigata uiperis
vipères tête décoiffée malpropre crines et incomptum caput
ordonne les figuiers sauvages pris aux tombeaux iubet sepulcris caprificos erutas
ordonne les cyprès sépulcraux et iubet cupressos funebris
les œufs frottés du sang d’un répugnant crapaud et uncta turpis oua ranæ sanguine
et la plume d’une strige de nuit plumamque nocturnæ strigis
et les herbes venues depuis Iolcos et l’Hibérie herbasque quas Iolcos atque Hiberia
riche en poisons et les os volés mittit uenenorum ferax
à la gueule d’une chienne famélique qu’on brûle et ossa ab ore rapta ieiunæ canis
tout sur les flammes de Colchide flammis aduri Colchidis.
mais Sagana lestement va partout dans la maison at expedita Sagana per totam domum
l’arrosant des eaux de l’Arverne spargens Auernalis aquas
hérissée cheveux dressés comme un oursin de mer horret capillis ut marinus asperis
ou comme un sanglier à la charge echinus aut currens aper.
aucun remord ne détournait Véia de creuser dans abacta nulla Veia conscientia
le sol à la dure bêche gémissant ligonibus duris humum
sous l’effort une fosse à la taille de l’enfant exhauriebat ingemens laboribus
pour qu’il meure enterré face au quo posset infossus puer
spectacle d’un festin changé deux ou trois fois longo die bis terque mutatæ dapis
au cours d’une longue journée le inemori spectaculo
visage dégagé du sol comme un nageur qui flotte cum promineret ore quantum extant aqua
sur l’eau en dépassant du menton suspensa mento corpora
ceci afin de lui prélever sa moelle et son foie exsecta uti medulla et aridum iecur
desséché pour un philtre d’amour amoris esset poculum
(texte et traduction : http://fonsbandusiae.fr/spip.php?article116)
Là-dessus l'enfant [...] éclata enfin en imprécations dignes de Thyeste : "Les poisons n'ont pas le pouvoir de changer ce que prescrit, ce qu'interdit la grande loi des dieux, qui règle le retour des choses humaines. Ma malédiction vous poursuivra ; une malédiction solennelle, nulle victime ne l'expie. C'est peu : lorsque, mourant par votre ordre, j'aurai rendu le souffle, je courrai vers vous, nocturne furie ; ombre, j'attaquerai vos visages de mes ongles crochus, tel est le pouvoir des dieux mânes , et, pesant sur vos poitrines angoissées, j'en chasserai le sommeil par l'épouvante. De rue en rue, la foule, vous visant d'ici et de là, écrasera sous les pierres votre vieillesse hideuse ; puis les loups et les oiseaux de l'Esquilin disperseront vos membres sans sépulture."
Comment on force un mort à ressusciter (Héliodore, Théagène et Chariclée, VI, XIV, 2-XV, 5)
La lune, qui venait de se lever, illuminait la terre d'une vive clarté.[...} La vieille mère, pensant que nul ne la dérangerait ni ne la verrait, commença par creuser un trou dans la terre. À droite et à gauche elle alluma deux foyers, entre lesquels elle déposa le corps de son fils (tué au cours d'une bataille). Puis elle prit successivement sur un trépied placé à côté trois coupes d'argile, qu'elle vida dans le trou : l'une était remplie de miel, la seconde de lait, la troisième de vin. Elle prit ensuite un gâteau de farine qui figurait un homme, le couronna de laurier et de fenouil et le jeta dans le trou. Enfin elle ramassa une épée, et, agitée de mouvements frénétiques, adressa à la lune des invocations dans une langue barbare et étrange. Elle se fit une incision au bras, recueillit le sang avec une branche de laurier et en aspergea le foyer. Après d'autres pratiques non moins étonnantes, elle se pencha sur le cadavre de son fils et lui murmura à l'oreille je ne sais quelles incantations, et cette sorcière parvint à le réveiller et à le faire se dresser sur ses pieds.
(Elle l'interroge mais il répond seulement par un signe de tête et s'effondre à nouveau)
Elle retourna le corps sur le dos et, loin de renoncer à obtenir une réponse claire, elle réitéra avec plus de force encore les moyens de contrainte qu'elle avait employés, le harcelant de ses incantations, et bondissant l'épée à la main, tantôt vers le feu, tantôt vers la fosse. Elle le réveilla une seconde fois et, quand il se fut dressé, elle lui posa la même question et le contraignit à répondre non point par des signes équivoques, mais par des paroles claires.
Évocation des morts et conseils du devin Tirésias (Homère, Odyssée, XI, v. 24-33.et 104-117)
Je creuse un carré d'une coudée ou presque ; puis, autour de la fosse, je fais à tous les morts les trois libations, d'abord de lait miellé, ensuite de vin doux, et d'eau pure en troisième ; je répands sur le trou une blanche farine et, priant, suppliant les morts, têtes sans force, je promets qu'en Ithaque, aussitôt revenu, je prendrai la meilleure de mes vaches stériles pour la sacrifier sur un bûcher rempli des plus belles offrandes ; en outre, je promets au seul Tirésias un noir bélier sans tache, la fleur de nos troupeaux. | ἐγὼ δ᾽ ἄορ ὀξὺ ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ |
(et Tirésias apparaît pour prédire une partie des événements du retour)
Il se peut qu'à travers tous les maux, vous arriviez au terme si tu sais consentir à maîtriser ton coeur et celui de tes gens. Aussitôt qu'échappés à la mer violette, ton solide vaisseau vous mettra sur les bords de l'Île au Trident, vous trouverez, paissant, les vaches du Soleil et ses grasses brebis ; [...] respecte ses troupeaux, ne songe qu'au retour et je crois qu'en Ithaque, à travers tous les maux, vous rentrerez encore ; mais je te garantis, si vous les maltraitez, que c'est fini de ton navire et de tes gens ; tu pourrais t'en tirer et revenir, mais quand ? et dans quelle misère ! [...] et pour trouver encore le malheur au logis ! pour y voir des bandits te dévorer tes biens et, le prix à la main, te courtiser ta femme !...
Elle accourt, elle sort, ouvre sa porte reluisante et les invite ; et voilà tous mes fous ensemble qui la suivent ! Flairant le piège, seul, Euryloque est resté. Elle les fait entrer ; elle les fait asseoir aux sièges et fauteuils ; puis, leur ayant battu dans son vin de Pramnos du fromage, de la farine et du miel vert, elle ajoute au mélange une drogue funeste, pour leur ôter tout souvenir de la patrie. Elle apporte la coupe : ils boivent d'un seul trait. De sa baguette, alors, la déesse les frappe et va les enfermer sous les tects de ses porcs. Ils en avaient la tête et la voix et les soies ; ils en avaient l'allure ; mais, en eux, persistait leur esprit d'autrefois. Les voilà enfermés. Ils pleuraient et Circé leur jetait à manger faînes, glands et cornouilles, la pâture ordinaire aux cochons qui se vautrent.
Homère, Odyssée, X, v. 230-243
Virgile, Bucoliques, 8 La prière d’Alphésibée
Effer aquam, et molli cinge haec altaria uitta,
uerbenasque adole pinguis et mascula tura,
coniugis ut magicis sanos auertere sacris
experiar sensus: nihil hic nisi carmina desunt.
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Carmina uel caelo possunt deducere lunam;
caminibus Circe socios mutauit Vlixi;
frigidus in pratis cantando rumpitur anguis.
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Terna tibi haec primum triplici diuersa colore
licia circumdo, terque haec altaria circum
effigiem duco: numero deus impare gaudet.
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Necte tribus nodis ternos, Amarylli, colores;
necte, Amarylli, modo et "Veneris" dic "uincula necto".
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Limus ut hic durescit, et haec ut cera liquescit
uno eodemque igni, sic nostro Daphnis amore.
Sparge molam et fragilis incende bitumine laurus.
Daphnis me malus urit; ego hanc in Daphnide laurum.
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Talis amor Daphnim, qualis cum fessa iuuencum
per nemora atque altos quaerendo bucula lucos,
propter aquae riuom, uiridi procumbit in ulua
perdita, nec serae meminit decedere nocti,
talis amor teneat, nec sit mihi cura mederi.
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Has olim exuuias mihi perfidus ille reliquit,
pignora cara sui; quae nunc ego limine in ipso,
terra, tibi mando: debent haec pignora Daphnim.
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Has herbas atque haec Ponto mihi lecta uenena
ipse dedit Moeris (nascuntur pluruma Ponto);
his ego saepe lupum fieri et se condere siluis
Moerim, saepe animas imis excire sepulcris,
atque satas alio uidi traducere messis.
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Fer cineres, Amarylli, foras, riuoque fluenti
transque caput iace, nec respexeris. His ego Daphnim
adgrediar; nihil ille deos, nil carmina curat.
Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.
Aspice: corripuit tremulis altaria flammis
sponte sua, dum ferre moror, cinis ipse. Bonum sit!
Nescio quid certe est, et Hylax in limine latrat.
Credimus? an qui amant ipsi sibi somnia fingunt?
Parcite, ab urbe uenit, iam parcite, carmina, Daphnis."
Apporte de l'eau, Amaryllis, et pare ces autels de molles bandelettes ; brûle la grasse verveine et l'encens mâle : je veux essayer par un sacrifice magique de tirer de leur lâche tiédeur les sens de mon amant : oui, je n'ai plus qu' à recourir aux enchantements.
Ramène de la ville en ces lieux, charme puissant, ramène-moi Daphnis.
Les magiques paroles peuvent faire descendre Phébé des cieux ; par elles, Circé transforma les compagnons d'Ulysse : le froid serpent, dans les prés, meurt brisé par la voix enchanteresse.
Ramène de la ville en ces lieux, charme puissant, ramène-moi Daphnis.
D'abord j'entoure ton image de trois bandeaux de diverses couleurs, et je la promène trois fois autour de cet autel : le nombre impair plaît aux dieux.
Ramène de la ville en ces lieux, charme puissant, ramène-moi Daphnis.
Comme cette argile durcit, comme cette cire se liquéfie au même brasier, que Daphnis ressente les mêmes effets de mon amour. Jette cette pâte ; brûle avec le bitume ces fragiles lauriers. Le cruel Daphnis me brûle, qu'il brûle en ce laurier.
Ramène de la ville en ces lieux, charme puissant, ramène-moi Daphnis.
La génisse, lasse de chercher dans les bois et de colline en colline un jeune taureau, tombe sur l'herbe verdoyante au bord d'un ruisseau, et, perdue d'amour, ne pense pas que ta nuit la rappelle à l'étable : que Daphnis soit possédé pour moi de la même ardeur incurable et délaissée.
Ramène de la ville en ces lieux, charme puissant, ramène-moi Daphnis.
Voici les dépouilles qu'autrefois le perfide m'a laissées, chers gages de son amour ; terre, je les dépose dans ton sein sous le seuil même ; ils me sont garants du retour de Daphnis.
Ramène de la ville en ces lieux, charme puissant, ramène-moi Daphnis.
Ces herbes, ces poisons cueillis dans les campagnes du Pont, c'est Méris lui-même qui me les a donnés : ils naissent innombrables dans le Pont. Par leur vertu merveilleuse, j'ai vu souvent Méris devenir loup et s'enfoncer dans les bois ; je l'ai vu faire sortir les mânes de leurs tombeaux ; je l'ai vu transplanter des moissons d'un champ dans un autre.
Ramène de la ville en ces lieux, charme puissant, ramène-moi Daphnis.
Amaryllis, porte ces cendres hors de la maison ; jette-les par-dessus ta tête dans le ruisseau, et ne regarde pas derrière toi. C'est avec toutes ces armes que j'attaquerai Daphnis : mais il se rit, l'infidèle, et du charme et des dieux !
Ramène de la ville en ces lieux, charme puissant, ramène-moi Daphnis.
Vois, tandis que je tarde à l'emporter, cette cendre a d'elle-même enveloppé l'autel de flammes tremblotantes : bon présage ! Mais qu'entends-je ? Hylax aboie sur le seuil : Le croirai-je ! Ou les amants se forgent-ils des songes à plaisir ?
Cessez, charmes puissants, Daphnis revient de la ville ; cessez, voici Daphnis.
Médée rajeunit Éson, père de Jason
Lorsque enfin [la lune] brille dans toute sa plénitude et que, sa face étant entièrement reformée, elle promène ses regards sur la terre, Médée sort de sa demeure, vêtue d'une robe sans ceinture, les pieds nus, ses cheveux tombant de sa tête nue sur ses épaules ; dans le grand silence de minuit elle porte çà et là ses pas errants, sans compagne ; [...] tout se tait, les feuilles immobiles et l'air humide ; seuls les astres projettent au loin leur lumière ; tendant vers eux ses bras, Médée tourne trois fois sur elle-même, trois fois elle puise dans un fleuve de l'eau qu'elle répand sur sa chevelure, trois fois elle pousse un cri strident ; puis, fléchissant le genou sur la terre dure : "O nuit, dit-elle, fidèle amie des mystères et vous, qui, avec la lune, succédez aux feux du jour, étoiles d'or, et toi, Hécate aux trois têtes, qui viens à mon appel pour recevoir la confidence de mes desseins, [...], dieux de la nuit assistez-moi ; [...] c'est vous tous qui, à ma voix, avez amorti les flammes des taureaux et imposé à leur cou rebelle le poids de la charrue recourbée ; c'est vous [...] qui avez plongé dans le sommeil, inconnu de lui, le gardien de la toison et qui trompant sa protection, avez envoyé tout cet or dans les villes de la Grèce. Maintenant, il me faut des sucs qui rajeunissent un vieillard, le ramènent à la fleur de l'âge et lui permettent de retrouver ses premières années ; oui, vous me les donnerez.
(Un char descendu du ciel a emporté Médée dans des contrées lointaines où elle a cueilli diverses herbes, puis elle revient)
Elle élève deux autels de gazon, l'un à droite, en l'honneur d'Hécate, l'autre, à gauche, en l'honneur de la Jeunesse. Après les voir enguirlandés de verveine et de rameaux agrestes, elle creuse non loin de là deux tranchées et célèbre un sacrifice ; plongeant un couteau dans la gorge d'une brebis à la noire toison, elle arrose de sang les fosses béantes. Puis, des flancs d'un vase elle y verse une libation de vin, puis d'un autre vase elle verse du lait tiède et, en même temps, elle prononce certaines paroles pour apaiser les divinités de la terre.[...] Elle ordonne d'apporter en plein air le corps affaibli d'Éson et, l'ayant plongé par ses chants dans un profond sommeil qui lui donne l'apparence de la mort, elle l'étend sur un lit d'herbes.[...] Médée, les cheveux épars, à la manière des bacchantes, fait le tour des autels où brûle la flamme ; elle trempe dans les fosses noires de sang des torches de bois fendu en menus morceaux, les allume ensuite sur les deux autels et purifie le vieillard trois fois avec le feu, trois fois avec l'eau, trois fois avec le soufre. Pendant ce temps, dans un bassin de bronze posé sur les charbons, un philtre puissant bouillonne, déborde et soulève une écume qui en blanchit la surface. Elle y fait cuire des racines [...] ; elle y mêle des pierres rapportées des extrémités de l'Orient ; [...] elle ajoute [...] les entrailles d'un loup qui fut habitué à échanger sa forme de bête sauvage contre celle d'un homme. [...] Lorsque avec toutes ces substances et avec mille autres sans nom la fille des barbares a préparé l'exécution de ce dessein qui dépasse la condition mortelle, elle agite le tout avec une branche, depuis longtemps desséchée, d'un olivier aux doux fruits et mélange le fond à la surface. Voici que ce vieux rameau [...] verdit d'abord, puis, en quelques instants, se couvre de feuilles et tout à coup se charge de lourdes olives.[...] À cette vue Médée tire une épée du fourreau ; elle ouvre la gorge du vieillard, laisse écouler le vieux sang et le remplace par les sucs qu'elle a préparés ; à peine Éson les a-t-il absorbés par sa bouche ou par la blessure que sa barbe et ses cheveux de blancs deviennent noirs ; sa maigreur disparaît ; la pâleur et la flétrissure de son visage s'évanouissent ; une substance nouvelle comble le creux de ses rides et ses membres reprennent toute leur vigueur ; Éson s'étonne ; il se retrouve tel qu'il était quarante ans auparavant.
Ovide, Métamorphoses, VII, v.180-294 passim
Médée rajeunit Éson (Métamorphose Lyon 1557) - Bernard Salomon
Merveilleux charme pour lier : ayant pris de la cire ou de la glaise, façonne sur un tour de potier deux figurines, l'une masculine, l'autre féminine. Fais la figure masculine en forme d'Arès armé, tenant un glaive de la main gauche et l'appliquant contre la clavicule droite de la figure féminine qui a les bras derrière le dos et qui est agenouillée, après avoir attaché l'élément magique à sa tête ou à son cou. Puis écris sur la figurine de la femme que tu veux attirer (suit toute une série de mots incompréhensibles que l'on écrit sur toutes les parties du corps de la figurine). Puis prends treize aiguilles de bronze ; plantes-en une dans la cervelle en disant : "Je te transperce, toi Une telle, la cervelle" ; plantes-en deux dans les oreilles, deux dans les yeux, une dans la bouche, deux dans les hypocondres, une dans les mains, deux dans les parties, deux dans les plantes des pieds, en disant une fois : "Je transperce tel membre d'Une telle, afin qu'elle ne se souvienne de personne, sauf de moi, Un tel." Puis prends une tablette de plomb et écris ces paroles, et récite-les sans interruption, puis lie la tablette aux figurines avec un fil de métier à tisser, en faisant trois cent soixante-cinq noeuds. [...] Place le tout, au coucher du soleil, près de la tombe d'un mort prématuré ou d'un assassiné, en y plaçant des fleurs de la saison.
On acquiert un démon comme assistant : il te dira tout, il vivra, mangera et dormira avec toi;
Prends deux de tes ongles et tous les cheveux que tu as sur la tête. Prends un faucon circéen et rends-le dieu dans le lait d'une vache noire, auquel tu auras mêlé du miel attique. Après l'avoir rendu dieu, lie-le avec une pièce d'étoffe incolore (c'est-à-dire pure), mets près de lui les ongles et les cheveux, prends du papier royal, écris dessus ce qui suit à l'encre de myrrhe, ajoute-le aux ongles et aux cheveux puis enduis-le avec de l'encens mâle et du vin très vieux.
Voilà ce que tu écriras sur le papier : A EE HHH IIII OOOOO YYYYYY WWWWWWW . Mais écris-le en le disposant sur deux colonnes.
Prends le lait avec le miel et bois-le avant que le soleil ne se lève, et une chose divine sera dans ton coeur. Prends le faucon, pose-le dans un temple fait de bois de genévrier, couronne ce même temple, prépare les victuailles inanimées et tiens prêt du vin très vieux. Avant de te coucher, fais une prière devant ce même oiseau en lui offrant un sacrifice
Une découverte exceptionnelle en France : le disque de Chevroches
Il s'agit d'un disque en bronze, destiné à une utilisation astrologique, découvert dans une agglomération secondaire en Bourgogne.
Un article pour avoir plus de précisions : http://journals.openedition.org/rae/1269